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Enseignements clés du baromètre amiante PROTYS et Harris Interactive


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PROTYS réalise chaque année un « Baromètre amiante » auprès des professionnels des Travaux Publics afin de faire ressortir un état des lieux de la perception du risque amiante et de suivre son évolution années après années. Alexandre Neuraz, Responsable marketing, présente les derniers enseignements de l’étude et ses projections pour 2021.

Pourquoi avoir réalisé ce baromètre ?

Depuis des années, l’amiante est un objet de préoccupation pour les autorités comme pour les professionnels. Depuis la loi El Khomri de 2016, on note un renforcement de la réglementation amiante. De nombreuses normes et arrêtés sont parus. Fin 2020, la norme NF X46-102 concernant le repérage de l’amiante dans les ouvrages de génie civil, les infrastructures de transport, ainsi qu’au niveau des réseaux divers, a été publiée, après 2 ans de travail au sein de la commission de normalisation.  L’enjeu est clair : assurer la sécurité sur les chantiers.

Dans ce contexte de renforcement réglementaire, il est important de comprendre quels sont les enjeux pour l’ensemble des professionnels. Ainsi, nous réalisons ce baromètre chaque année afin de faire un état des lieux de la perception et de l’évolution du risque amiante par les professionnels des Travaux Publics : comment intègrent-ils les enjeux réglementaires dans leurs processus métiers ? Comment s’approprient-ils les nouvelles obligations et adaptent-ils leurs pratiques métiers ? 

Quels sont les enseignements de ce baromètre ?

Cette édition a été réalisée dans le contexte particulier de crise sanitaire que nous vivons tous collectivement. Si le baromètre précédent avait mis en lumière une certaine méconnaissance des enjeux et des obligations liés à l’amiante et de ses dangers, cette réglementation suscitait encore l’an dernier l’intérêt des entreprises et collectivités, parfaitement conscientes des enjeux associés. L’édition 2021 marque une vraie rupture par rapport aux années précédentes. Voici les trois principaux enseignements que nous dégageons. 

Le premier élément, sans surprise, est que la crise liée à la Covid-19 a eu un impact important sur les organisations et a bousculé notamment les processus et les priorités des professionnels confrontés à la problématique de l’amiante sur les chantiers. Rattrapés par le principe de réalité, ils ont dû s’adapter et redéployer leurs ressources internes allouées aux enjeux amiante sur les nouveaux risques sanitaires.

Deuxième enseignement, on remarque une stagnation des bonnes pratiques. En effet, la conscience des risques professionnels liés à l’amiante n’est plus aussi forte. 30 % des répondants les jugent faibles, contre 25 % l’an dernier. Et dans les faits, les pratiques n’évoluent pas : seuls 17 % estiment être conformes à la réglementation travaux sur voirie dans 100 % des cas. Ils étaient 16 % en 2019. Alors que les différents acteurs auraient dû cette année se professionnaliser à l’approche de la sortie de la norme amiante et de ses arrêtés, ils ont été contraints de faire une pause en raison de la crise sanitaire.

Enfin, dernier enseignement : une volonté de souplesse ! Le baromètre révèle que si les professionnels adhèrent massivement au principe de précaution, ils sont de moins en moins nombreux à souhaiter voir évoluer la réglementation amiante, dont la volonté de changement perd 20 points en deux ans.

Le contexte Covid, qui a conduit les professionnels à mettre en œuvre de nombreux nouveaux protocoles, n’est sans doute pas étranger à cette évolution. Et s’ils sont un peu plus au fait, pour la moitié d’entre eux, des sanctions encourues en cas de manquement, ils souhaitent que l’État soit indulgent sur les modalités de son application. Après une période compliquée sur le plan sanitaire, ils ont encore besoin de temps et d’accompagnement dans la mise en œuvre des nouvelles règles.

Quelles conclusions pouvons-nous tirer ?

Si elle était encore imparfaitement comprise et appliquée, cette réglementation suscitait encore l’an dernier l’intérêt des entreprises et collectivités, parfaitement conscientes des enjeux associés. La crise sanitaire liée à la Covid 19 est venue porter un brusque coup d’arrêt aux efforts réalisés en 2019 par les professionnels pour s’intéresser aux nouveaux textes réglementaires et s’approprier leurs nouvelles obligations. Accaparés par les protocoles Covid qui ont bousculé leurs organisations, ils ont cette année fait une pause. Sans rejeter le principe de précaution, ils semblent même avoir une conscience moins aiguisée des risques liés à l’amiante et souhaitent, très clairement, de l’indulgence de la part des Pouvoirs publics quant à l’application de la réglementation.

Pour autant, la situation sanitaire ne doit pas amener les acteurs de la chaine amiante à négliger les fondamentaux de la sécurité sur les chantiers, condition d’un bon déroulement des travaux.

Il semble donc plus que jamais indispensable de poursuivre les actions de sensibilisation et de communication, afin que les professionnels se réapproprient le sujet et s’attachent, dès 2021, à mettre en place les solutions et processus métiers adaptés à la gestion de ce risque.

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