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« La certification donne un niveau de compétence hyper-théorique » – Benoît Schmidt (Axiom Diagnostics)

ENTRETIEN AVEC Benoît Schmidt, gérant de la société Axiom Diagnostics, qui compte deux diagnostiqueurs intervenant dans les Bouches-du-Rhône.

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ENTRETIEN AVEC
Benoît Schmidt, gérant de la société Axiom Diagnostics. Créée en 2007, l’entreprise compte deux diagnostiqueurs et intervient en majorité dans les Bouches-du-Rhône.

La certification amiante est-elle importante pour votre activité ?

Le diagnostic amiante avec mention représente à peu près 10 % de mon chiffre d’affaires. J’ai fait le choix des certifications avec mention afin de proposer des diagnostics amiante avant démolition ou avant travaux et des DTA sur des immeubles en ERP (établissement recevant du public). Je travaille aussi bien avec les particuliers qu’avec d’importants gestionnaires du marché immobilier résidentiel ou de bureau. Si l’on met de côté l’aspect obligatoire de la certification, je pense qu’il est très important de mettre en avant la compétence que l’on peut avoir dans le diagnostic amiante avant démolition car il faut beaucoup d’expérience pour pouvoir le faire correctement. On commence avec de petits immeubles avant de monter en compétence sur des immeubles plus importants.

La formation est-elle suffisante pour garantir le diagnostic ?

La certification donne un niveau de compétence « hyper-théorique » mais ne fournit en aucun cas un côté pratique. Quand il y a deux ans mon salarié est arrivé dans l’entreprise, il était certifié dans tous les domaines. Mais il n’avait aucune pratique du bâtiment et ne savait pas comment s’y prendre. Je l’ai donc formé sur le terrain. C’est d’autant plus essentiel quand il s’agit d’amiante car il est difficile de voir ce qui est important. Il faut au minimum un an pour réaliser convenablement le diagnostic amiante avant vente ou location, et plusieurs années pour avoir la compétence complète pour intervenir avant démolition. Une période probatoire de six mois – en passant l’examen sur le terrain – serait peut-être nécessaire pour savoir si les diagnostiqueurs sont réellement compétents. Et non pas, comme actuellement, trois semaines de formation, dont quatre ou cinq jours sur l’aspect amiante. Les cours nous montrent de belles photos mais les matériaux sont plus difficiles à identifier sur le terrain.

Quelles difficultés rencontrent les diagnostiqueurs ?

Le suivi des diagnostics amiante est insuffisant à l’heure actuelle. Rien n’a été fait depuis 2013 sur certains groupes d’immeubles, alors que les DTA auraient dû être mis à jour pour ce qui est notamment des façades et toitures. Les diagnostiqueurs qui interviennent n’ont alors aucune information sur les travaux précédents.

Une autre difficulté vient du fait que nous ne réalisons pas de sondages destructifs lors des diagnostics avant vente. Certains matériaux ne sont pas visibles lorsqu’ils sont cachés derrière une cloison ou sous une toiture. Quand des éléments amiantés sont découverts pendant les travaux, les propriétaires estiment que le diagnostiqueur aurait dû les signaler. Comme les assureurs ont de plus en plus de litiges, nos primes d’assurance augmentent. Pour se prémunir sur le plan juridique nous essayons d’être exhaustifs dans notre travail. La rédaction des rapports est fondamentale et nous nous protégeons en mentionnant chaque pièce qui n’a pu être inspectée.

Interview réalisée dans le cadre de la Conférence Amiante de Marseille

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