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L’expertise et l’indépendance d’une maîtrise d’oeuvre au service du MOA et des opérateurs


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Bien qu’aucune réglementation ne le rende obligatoire, le recours à une Maîtrise d’œuvre dans le cadre d’un chantier de désamiantage est l’assurance pour le maître d’ouvrage d’une gestion exemplaire du risque et d’un suivi serein du projet et des relations avec les opérateurs. Précisions avec Jean-Philippe Carpentier, président du groupe IRAM et PDG du bureau d’études LMPR.

Comment amenez-vous les Maîtres d’Ouvrage à prendre les bonnes décisions pour la protection des travailleurs ?

En tant que bureau d’études, nous accompagnons le maître d’ouvrage de A à Z. Notre première action consiste à sensibiliser les protagonistes du projet sur la nécessité de gérer et d’explorer tous les aspects de la problématique amiante en amont du dossier de consultation. Cette démarche apparaîtra toujours moins dispendieuse qu’un arrêt de chantier en cours d’exécution du projet.

La phase de diagnostic doit ainsi être menée avec la plus grande précision afin de bien identifier le risque amiante. Hélas, de nombreux diagnostiqueurs qui interviennent sur un RAT n’ont pas les compétences suffisantes dans leur recherche des matériaux et pour assurer la fiabilité de la cartographie.

Ce manque de connaissances se constate notamment dans la recherche sur les enduits sur béton, qui sont très localisés, ou sur les colles amiantées, qui forment un véritable mille-feuille et pour lesquelles certains opérateurs de repérage s’arrêtent à la dalle et à la colle. C’est donc notre travail d’aller plus loin pour éviter les mauvaises surprises, en accompagnant les diagnostiqueurs pour leur exprimer nos doutes, quitte à leur faire reprendre leur cartographie, leurs analyses et leurs conclusions.

Et après le diagnostic ?

Une fois la cartographie validée, nous faisons un point zéro avec le client et une étude de faisabilité. Notre expertise nous permet de l’alerter sur des points spécifiques mais cruciaux pour la protection de l’environnement et des travailleurs, à l’instar des risques de pollution croisée suite à des interventions d’entretien classique. Nous sommes également en mesure de dimensionner les installations de chantier, d’identifier les modes opératoires à mettre en œuvre pour le désamiantage ou encore d’effectuer les bilans aérauliques, afin de fournir au client toutes les possibilités techniques à mettre en œuvre pour réussir un chantier amiante dans le respect des règles.

Nous réalisons ensuite les études APS (avant-projet sommaire), APD (avant-projet définitif) et le dossier de consultation des entreprises. Suite au choix du maître d’ouvrage, nous suivons les travaux jusqu’à réception et récupération des DOE (dossier des ouvrages exécutés), en passant par la mise en place des systèmes de mesure d’air environnemental, la mesure au point zéro et les contrôles de deuxième restitution le cas échéant.

Dans ce cadre, nous nous assurons que le maître d’ouvrage suive nos recommandations en termes de coûts et de délais, qu’il aura naturellement tendance à vouloir réduire. Or, une entreprise qui accepte des délais trop serrés s’expose à de mauvaises pratiques et met en danger ses opérateurs. C’est pourquoi nous nous retirons systématiquement des chantiers pour lesquels la maîtrise d’ouvrage décide de faire appel à une entreprise non compétente ou insuffisamment qualifiée. Notre position d’acteur indépendant garantit que notre décision n’est motivée que par la réussite du chantier.

Quelle nouvelle problématique voyez-vous arriver dans les années à venir ?

L’un des sujets de demain pour prévenir les risques sur les chantiers concerne l’actinolite présente dans les enrobés. Lors des travaux, il y a un risque de création de fragments de clivages asbestiformes. Je pars ainsi personnellement du principe qu’il faut passer en procédure amiante lorsque que l’on procède à des travaux sur les enrobés concernés par cette espèce minérale. Mais nombreux sont les laboratoires qui estimeront qu’il n’y a pas d’amiante. La plupart de laboratoires sont d’ailleurs accrédités Cofrac pour l’enrobé en lui-même, et non pour le granulat. L’absence réglementaire à ce sujet pose un problème aujourd’hui, et en posera un très gros demain.

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