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Déconstruction : nouveaux risques et mécanisation des techniques


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Jean-Laurent Hugou, responsable d’agence LMPR, répond aux questions sur les évolutions techniques dans le domaine de la déconstruction à l’occasion du Grand Circuit Maîtriser l’Amiante.

Retranscription

Comment vont évoluer les techniques de déconstruction dans les prochaines années ?

Il faut bien distinguer plusieurs choses. Il y a déconstruction au sens démolition, c’est à dire hors de la problématique amiante. Et il y a la déconstruction du matériaux ou des produits amiantés en eux-mêmes. Je pense qu’il faut opposer les nouvelles techniques au nouveaux risques qui vont apparaître. On parlait tout à l’heure de la détection de la silice : c’est un nouveau polluant qui va être prédominant sur le marché.

Par rapport à cette analyse des nouveaux risques qui vont sortir, j’ose dire que malgré tout l’amiante est assez bien géré car il est encadré par tous les opérateurs, mais je pense que l’on va se diriger vers une mécanisation beaucoup plus importante des techniques de déconstruction. On connait tous la pléiade de techniques qui nous est offerte pour la déconstruction, que cela passe par le foudroyage, le vérinage, l’écrêtage… Je sais qu’en désamiantage par exemple, on se projète vers un peu plus de chimique et du laser. Le laser, notamment pour des peintures intumescentes sur des supports métalliques, est de plus en plus testé car il y a des taux d’empoussièrement extrêmement intéressants et une mise en application beaucoup plus facile.

Quelles évolutions du côté du matériel ?

Pareil, le matériel est souvent mis en lien avec les techniques mises en oeuvre. Je pense que l’on va de plus en plus aller vers une robotisation de ces techniques. En région parisienne, dans les appels d’offres, certains critères de sélection de maîtres d’ouvrage prennent en compte le parc en matériel dont les entreprises disposent, notamment les Brokk. Donc la miniaturisation des engins de démolition et la déportation du pilote à l’extérieur de la zone de risque sont des choses vers lesquelles on va se diriger de plus en plus et qui vont se généraliser par la suite.

De nouvelles solutions de recyclage pour l’amiante ?

Grand débat aussi sur la gestion des déchets. Vous connaissez tous les deux solutions qui s’offrent à nous aujourd’hui : l’enfouissement et l’inertage. L’inertage, c’est une seule société en France, à Bordeaux. Et l’enfouissement, c’est un autre problème. Il y a plusieurs brevets qui sont en train d’être déposés hors PRDA (pour des raisons de secret industriel) autour d’une bactérie qui pourrait être en capacité de manger les fibres d’amiante. C’est un laboratoire à Amiens qui développe ça. Et il y a un autre procédé qui est en développement, qui s’appelle l’amorphisation : c’est un mix de traitement chimique et de montée en température. C’est à dire que l’on va traiter chimiquement avec un produit (ATP Sol) l’amiante et on va le monter en température, mais dans des températures aux alentours de 400 ou 500 degrés – ce qui offre un avantage par rapport à l’inertage où l’on monte vraiment en température avec la torche à plasma -, et qui amorphiserait l’amiante. De ce fait, l’amiante pourrait être traité au même titre que d’autres matériaux moins dangereux dans les filières de recyclage classiques. Les tests ont été réalisés sur de l’amiante friable.

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