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Contrôle d’infiltrométrie en fin de chantier : la garantie d’un bâtiment étanche


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Rendu obligatoire par la RT 2012, le contrôle d’infiltrométrie en fin de chantier permet de s’assurer que le bâtiment n’affiche pas des déperditions d’air parasites, c’est-à-dire non contrôlées par les dispositifs de ventilation, et qui viendraient nuire à sa performance thermique en induisant une surconsommation énergétique. Le point avec Jean-Michel Catherin, président de Testoon.

En quoi consiste un contrôle d’infiltrométrie ?

Un contrôle d’infiltrométrie est un test d’étanchéité à l’air d’un bâtiment ou d’une partie d’un bâtiment. Techniquement, le contrôle d’infiltrométrie consiste à mettre sous pression un volume de bâtiment dans lequel l’air circule de manière continue. Il peut s’agir d’un appartement, d’une maison ou de tout un immeuble.

Concrètement, le contrôle est réalisé en installant une « porte soufflante » sur l’un des châssis de porte, et en fermant l’ensemble des autres menuiseries. La mise en dépression de l’intérieur du bâtiment va permettre, en utilisant différents dispositifs – notamment des fumigènes -, de détecter les fuites de l’enveloppe. Le contrôle d’infiltrométrie va donc mesurer les « fuites » d’air résultant de défauts d’étanchéité de l’enveloppe du bâtiment et donc, sa perméabilité à l’air, exprimé par un indicateur : le « Q4 PaSurf ».

Quelles sont les exigences en matière de perméabilité du bâti ?

Le contrôle d’infiltrométrie doit être réalisé à la réception des travaux, et il est obligatoire, depuis le 1er janvier 2015, pour tout bâtiment neuf d’habitation individuel ou collectif. Dans le cadre de la RT 2012, ce contrôle doit être réalisé par un opérateur qualifié par QUALIBAT.

L’indicateur Q4 PaSurf caractérise le débit mesuré de fuite d’air par m² de surface déperditive du bâtiment, ce qu’on appelle communément les « parois froides ». Il est calculé en mettant le bâtiment en dépression de 4Pa, et s’exprime en m3/ par heure et par mètre carré de surface déperditive.

A l’issue du contrôle, la perméabilité à l’air (Q4 PaSurf) doit être égale ou inférieure aux seuils fixés par la réglementation (RT2012), à savoir : 0,6 m3 par heure et par mètre carré de surface pour les maisons individuelles, 1 m3 par heure et par mètre carré de surface pour les logements collectifs.

Quelles sont les obligations si l’indicateur n’est pas conformes aux seuils réglementaires ?

Si le bâtiment atteint la valeur Q4 PaSurf exigée par la réglementation thermique, le certificat de fin de chantier est remis au maître d’ouvrage. Par contre, si le contrôle fait apparaître des valeurs supérieures aux plafonds prévus, le certificat ne pourra être remis qu’à l’issue de mesures correctives.

Dans le déroulé d’un contrôle d’infiltrométrie, le mesureur remet son rapport à l’entrepreneur qui doit rechercher les fuites et procéder aux corrections. Généralement, ce sont les menuiseries qui sont le plus souvent à l’origine des fuites. Dans la mesure où le constructeur maîtrise ses techniques constructives, il est en mesure de corriger rapidement les désordres.

Y a-t-il d’autres contrôles à réaliser ?

Mais, au-delà de ce contrôle d’infiltrométrie, qui est le seul contrôle obligatoire en fin de chantier, il est nécessaire d’en imposer d’autres, comme le contrôle du bon fonctionnement des systèmes de ventilation, ou le contrôle de la résistance thermique de l’enveloppe du bâtiment pour vérifier l’efficacité de son isolation.

Ce que l’on constate également en matière de construction, c’est une évolution profonde des réglementations. Historiquement, ces dernières étaient avant tout liées aux matériaux, qui devaient être agréés. Mais le législateur s’est aperçu que ce n’était pas suffisant, et qu’il fallait déterminer des paramètres mesurables en fin de chantier. La philosophie de certaines évolutions réglementaires consiste désormais à ne plus réglementer une manière de faire, un mode constructif, mais à mettre en place une obligation de résultats, sans définir de moyens précis. On regarde désormais moins les caractéristiques de matériaux mis en œuvre que le résultat final.

Conséquence : on laisse les entreprises construire comme elles le souhaitent, et on les contrôle en fin de chantier. Cela induit un problème de confiance, qui peut amener un changement des mentalités et des méthodes, avec la tentation d’importer des modes constructifs nouveaux qui seront mal connus en France, ce qui sera peut-être source d’innovation.

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