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Les drones et la thermographie aérienne


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La mise en oeuvre de drones, ou petits engins volants télécommandés, favorise une thermographie aérienne de meilleure pertinence que lors des vastes campagnes de masse. En principe du moins. En effet, le but d’une campagne de thermographie, qu’elle soit réalisée depuis un vecteur aérien (avion, hélicoptère, ballon captif ou drone) ou depuis le sol, caméra au poignet ou dans un véhicule terrestre, est de fournir des thermographies exploitables, donc obtenues dans des conditions aptes à mettre en évidence la performance énergétique de l’enveloppe des bâtiments observés.

Quoiqu’en dise certain intervenant en thermographie aérienne, cette technique ne concerne utilement que les toitures des bâtiments – elle n’atteint pas les façades de façon licite. Or, dans les conditions où la thermographie ne nous induit pas en erreur d’interprétation, les déperditions radiatives, qui sont les seules déperditions que la thermographie puisse cartographier et quantifier sans une batterie d’hypothèses simplificatrices supprimant la pertinence des relevés, sont très généralement nettement plus faibles en toiture qu’en paroi verticale. Le fameux schéma de l’ADEME n’est pas pour autant en défaut, il indique que la toiture d’un pavillon, d’un seul niveau et non isolé, représente 25 à 30 % des déperditions de la maison, mais il s’agit là de la somme des déperditions radiatives et convectives, ces secondes sont prédominantes et ne sont pas vues par la caméra thermique.

Avantage du drone

La thermographie aérienne sera donc moins délimitée si elle porte davantage sur les façades. Ce que permet mieux le drone, pour le fait qu’il opère à faible distance, qu’il est orientable à loisir. La contrepartie d’une durée plus longue d’intervention est aussi un coût nettement plus faible du vecteur et de son pilotage. Par contre, si l’intervenant n’a pas la formation adéquate, intervenir sur un temps plus long peut déboucher sur un instant d’intervention incorrect, provoquant des inversions d’interprétation. Ceci concerne toute la thermographie, quelle que soit la façon de la mener.

Défaut de formation = mauvais instant et impertinence de l’interprétation

En visionnant le film http://www.youtube.com/watch?v=GBTHOqGBRM8, nous restons tout d’abord perplexe devant le fait d’utiliser une palette de couleurs inexpressive (palette « fer » dont nous disons qu’elle est réservée aux amateurs) et de placer la caméra en cadrage thermique automatique, ce qui n’est pas adapté au besoin de comparaison aisée ultérieure. Néanmoins, nous ne savons pas comment sont stockés les fichiers-image ou s’il s’agit d’une simple observation avec enregistrement vidéo comme sur un magnétoscope numérique, sans possibilité de modifier ensuite ce cadrage thermique.

Les prises de vue thermographiques ont été faites par météo inversée : nous sommes là en cours d’échange inverse entre les maisons et leur environnement radiatif et convectif. Néanmoins, il semble que la température ambiante extérieure soit plus faible que les températures des maisons – on relève la température ambiante sur la végétation avec laquelle l’air est en échange convectif davantage qu’en échange radiatif. Les toitures chauffent donc par échange avec un environnement radiatif plus chaud qu’elles mêmes : ainsi, nous sommes en pleine journée, soit en présence de soleil, soit avec un soleil voilé derrière les nuages. Nous ne pensons pas que les intervenants aient l’idée de thermographier en présence de soleil – (sauf s’il s’agissait d’une vidéo de simple démonstration, donc sans intérêt autre que commercial), mais, comme ils ne sont pas formés à la thermographie – c’est du moins ce que nous dit cette vidéo – ils peuvent penser que le soleil voilé ne joue pas sur les images thermiques. Bien au contraire, il agit en douce en échauffant les toitures, préférentiellement du côté du soleil, de façon moindre du côté opposé par diffusion sur le ciel ou sur la matière du sol et de l’horizon à l’arrière des bâtiments. Dans ce cas, si le thermographe regarde les nuages avec sa caméra et dans la direction où se trouve le soleil voilé, il ne constatera pas la présence de la source de chaleur, puisque celle-ci se situe dans une partie du spectre de rayonnement que ne voit pas sa caméra thermique (spectre visible jusqu’à 2,7 µm). Il se peut aussi que le soleil ne soit plus là depuis une heure ou deux et que ce que l’on observe sur les images soit la phase de refroidissement des toitures.

Conclusion

Cette vidéo n’a d’autre intérêt que de montrer ce qu’il ne faut pas faire.

Manipuler des drones est un savoir-faire spécifique intéressant pour les campagnes localisées de thermographie aérienne de proximité. Cet usage doit impérativement s’accompagner d’une formation sérieuse.

Pour en savoir plus

Consulter l’ouvrage « Thermographie du bâtiment » de Dominique PAJANI. Eyrolles. http://www.eyrolles.com/BTP/Livre/la-thermographie-du-batiment-9782212133912.

Résumé :

Parcourez les sites internet de référence :

http://institut-thermographie.net

http://wiki-thermographie.net

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