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Une analyse spécifique pour l’amiante dans les enrobés


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Les dangers de l’amiante pour la santé sont désormais bien définis par un cadre réglementaire strict. Ces règles concernent surtout les usages du retrait de l’amiante dans le secteur du bâtiment. Mais depuis quelques années, des études s’intéressent de près à l’amiante dite naturel. Rencontre avec Maxime Misseri, d’Ad-Lab.

« Jusqu’en juin 2014, l’amiante s’est concentré sur le plan réglementaire sur le secteur du bâtiment. Elle fut introduite de manière volontaire dans de nombreux matériaux industriels et provenait de mines bien connues. Dès lors, 99% de l’amiante commercialisé qui étaient identifié dans les matériaux du bâtiment étaient sélectionné et calibré pour avoir des caractéristiques bien définies. Ces amiantes sur lesquels les laboratoires ont développé des méthodes d’analyses présentaient donc peu de variabilité. En 2014, le sujet s’est complexifié. En effet, le RGIE (code minier) a largement été modifié. Le volet santé des travailleurs disparaissait pour être remplacé par le code du travail général qui s’applique à tous les travailleurs quels qu’ils soient. Par conséquent, toutes opérations sur des matériaux rocheux susceptibles de contenir de l’amiante sont soumises aux règles strictes de protection des travailleurs. Par extension, et comme le souligne l’article des Echos du 13 juin, « la découverte d’actinolite, une forme d’amiante naturel, dans le bitume d’un nombre croissant de chantiers fait frémir les maîtres d’ouvrage et les opérateurs, soumis au principe de précaution. Le secteur du BTP vient de presser discrètement l’Etat de relancer une étude sur le risque cancérogène du polluant ».

L’amiante naturel plus complexe à analyser

À l’inverse de l’amiante utilisé dans le bâtiment, les caractéristiques de l’amiante naturel sont très variables. Les modalités d’analyses normatives réalisées pour le secteur du bâtiment ne peuvent donc pas être reproduites pour l’amiante naturel et donc par extension pour les enrobés. Or, comme à ce jour, aucune norme n’existe pour cette forme d’amiante nombreux sont ceux qui, par analogie, utilisent les mêmes procédés d’analyse pour les revêtements bitumeux d’étanchéité (exemple en toiture) et les enrobés routiers. Pourtant la différence est de taille car pour des raisons mécaniques les matériaux rocheux susceptibles de renfermer de l’amiante naturel sont beaucoup employés dans les enrobés ce qui n’est pas le cas dans les produits d’étanchéité.

A l’inverse de l’amiante industriel, l’amiante naturel nécessite une analyse bien plus longue car un minéral est loin d’être un simple produit chimique. Prenons un exemple. Dans les amphibolites qui est une roche très utilisée dans les enrobés on peut retrouver 30% à 40% de hornblende, une espèce minérale proche de celle classée amiante. Tellement proche, qu’il est nécessaire de pouvoir la discriminer afin d’éviter des faux positifs et cela prend du temps. Si par défaut, une interprétation trop rapide de l’analyse chimique ou de la classification des particules était réalisée, l’évaluation des risques pour le personnel intervenant sur ces produits serait biaisée.

Le métier des laboratoires, sur ce point, change. Nous sommes au carrefour de deux sciences : l’amiante et la géologie et nous devenons finalement des « amiantologues ». Or, et c’est tout le problème actuel, les géologues ne maîtrisent pas la problématique amiante et les spécialistes de l’amiante ne connaissent pas les spécificités géologiques des massif rocheux. Pourtant, les deux compétences sont nécessaires pour réaliser une analyse qui permette aux donneurs d’ordre de prendre la meilleure décision.

C’est donc pour répondre à la demande des industries routières et des collectivités locales, qu’AD-LAB a mis au point une analyse qui permet de caractériser spécifiquement l’amiante dans les enrobés aussi bien le chrysotile qui a été volontairement introduit dans les mastics que l’actinote amiante naturellement présente dans les granulats. A ce jour, le laboratoire de Cergy Saint Christophe (95) est le seul accrédité sur cette technique analytique depuis le 22 avril 2016. Avec plus de 70% de géologues dans ses effectifs et ses spécialistes de l’amiante (plus de 15 ans d’expérience), AD-LAB est à même d’apporter les informations nécessaires à l’expertise des géologues des carrières d’où sont issus les granulats ou aux universitaires qui travaillent sur ces mêmes gisements en tant qu’experts, tout en garantissant une réponse fiable au regard de la problématique réglementaire amiante. »

 

 

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