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Amiante dans les enrobés : un ancien problème qui en cache un nouveau


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Régulièrement utilisé jusqu’en 1995 comme liant fibreux dans les enrobés bitumineux de voieries routières, l’amiante chrysotile peut présenter un risque lors de la réfection des enrobés, lorsque le revêtement doit être enlevé ou raboté. Mais le problème de l’amiante dans les routes ne se résume pas à ce seul aspect. Le point avec Maxime Misseri, géologue au laboratoire d’analyse amiante AD-LAB.

« AD-LAB réalise des analyses amiante et HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) dans les enrobés routiers, explique Maxime Misseri. Il convient cependant de faire la distinction entre l’amiante ajouté de manière intentionnelle comme agent stabilisant pour accroître la solidité des chaussées, et l’amiante d’occurrence naturelle qui peut, encore aujourd’hui, se retrouver de manière non intentionnelle, non plus dans le liant des enrobés, mais dans les granulats ».

AD-LAB fait partie des deux seuls laboratoires accrédités pour la recherche de l’amiante non intentionnelle. « Normalement, poursuit Maxime Misseri, cette recherche dans les enrobés et les granulats devrait être systématique, mais ne l’est pas en ce qui concerne les granulats ». Cette amiante d’occurrence naturelle peut se retrouver dans les granulats des enrobés routiers, même récents, à cause de l’origine même de ces granulats. « Les granulats proviennent de carrières et, quelquefois, les couches de roches prélevées peuvent être traversées par une veine d’amiante. Ainsi, on peut retrouver de l’amiante mélangé accidentellement avec des granulats ».

Le risque est aujourd’hui identifié, et, depuis 2014, les exploitants de carrières sont tenus de faire procéder à des analyses de détection d’amiante. Les cartographies réalisées par le BRGM permettent également d’agir de manière préventive, puisqu’elles délimitent assez précisément les terrains amiantifères.

Quelles sont les stratégies face à ce risque ?

« Nous savons que le composant amiantin est pathogène, poursuit Maxime Misseri, mais nous n’avons pas assez de recul sur le risque. Nous savons par contre qu’il ne s’agit jamais de quantités importantes d’amiante et qu’il ne concerne que des matériaux relativement inertes. Le risque est donc essentiellement lié aux processus quand des travaux sont réalisés sur les enrobés, à l’occasion de travaux de réfection de chaussée ».

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