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L’amiante est toujours un problème de santé publique

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Le Conseil communal lausannois (Lausanne) a appuyé mardi le postulat de Guy Gaudard pour que Lausanne améliore sa lutte contre l’amiante. Interview de l’élu, électricien et personnellement touché par la question.

L’amiante, c’est toujours d’actualité ?

C’est un problème de santé publique. On rénove maintenant tout ce qui a été construit dans les années 70 et 80, quand l’amiante était abondamment utilisé. Dans les carrelages, les fenêtres, les faux plafonds… Quand le chauffage électrique était à la mode, on mettait de l’amiante à chaque fois qu’on l’installait sur du bois.

Vous avez été très exposé ?

Oui. J’ai fait mon apprentissage en 1973 et j’en ai manipulé sans connaissance de cause jusqu’au début des années 90. Sans masque, sans gants.

Vous avez connu des malades ?

Mon patron d’apprentissage et un de mes collaborateurs en sont morts. Ce dernier en 2011. C’est vicieux, c’est plus petit qu’un cheveu. Le 90% de ce que vous respirez va s’éliminer par voie naturelle. Mais il peut arriver qu’une fibre reste accrochée entre la plèvre pulmonaire et le poumon. Rien ne se passe pendant trente ans et, tout à coup, ça vous ouvre le poumon comme on ouvre une boîte de conserve. C’est très rapide et malheureusement incurable.

Qu’est-ce que Lausanne peut faire pour se protéger de l’amiante ?

Commencer par identifier tous ses immeubles contenant de l’amiante. Ce qui est troublant, c’est que certains sont identifiés mais pas assainis. Celui qui ne connaît pas la problématique dit parfois que si on ne touche pas l’amiante, il n’est pas nocif. C’est faux. Avec le temps, il se désagrège, des particules tombent des plafonds par exemple, et on les respire.

Combien coûteront les diagnostics et les assainissements ?

Je n’ai pas fait le calcul. Ça a un coût, c’est sûr. Mais par rapport aux conséquences, c’est bon marché. Au début, pour une pièce, le diagnostic allait de 5000 à 6000 francs. Maintenant, la concurrence est forte, les prix ont baissé. Mais parfois au prix d’une baisse de qualité du travail. On considère que quatre jours de cours suffisent pour être formé au désamiantage. C’est clairement insuffisant. Il devrait y avoir un apprentissage.

Allez-vous continuer à vous battre sur cette question ?

Oui. Au Grand Conseil, j’ai déposé une interpellation parce que le Canton propose aux gens de lui ramener eux-mêmes leur amiante. Ils ont récolté 170 tonnes, probablement manipulées sans précaution! C’est très dangereux et j’attends des réponses. Il ne faut pas non plus tomber dans la psychose mais il y a un gros travail à faire. Sans compter qu’il faudra ensuite s’attaquer aux bâtiments privés. Tout ça me tient à cœur et ce sera un de mes chevaux de bataille.

Source : 24heures

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