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L’amiante sera interdit au Canada en 2018


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L’un des plus gros producteurs d’amiante dans le monde, le Canada s’apprête à rejoindre la liste des 150 pays ayant interdit sa production. Une décision attendue qui fut même une promesse électorale de l’actuel premier ministre, Justin Trudeau en 2015. Explications.

L’amiante au Canada : une histoire longue

L’extraction de l’amiante au Canada a débuté dans les années 1870. Si rapidement, il est soupçonné de présenter un danger pour la santé (dès les années 1920) son exploitation ne fait que s’accélérer. En 1963, l’exploitation à ciel ouvert commence à la mine d’amiante de Baie Verte, à Terre Neuve. À ce moment-là, le Canada produit 40 % de l’amiante chrysotile du monde. Mais, des recherches réalisées sur des travailleurs de cette même mine montrent que 10 % des travailleurs examinés présentent des pathologies liées à l’amiante, déclenchant une grève historique de 14 jours pour obtenir de meilleures conditions de travail.

Comme pour y remédier, la Commission royale de l’Ontario recommande l’interdiction de la crocidolite et de l’amosite, deux types de fibres d’amiante d’usage courant, mais elle signale que le chrysotile peut être utilisé pourvu que l’on contrôle la poussière. A cette occasion est également créé l’Institut de l’amiante, qui deviendra plus tard l’Institut du chrysotile.

Ce n’est que dans les années 1990 alors même que la France s’apprête à interdire l’importation et l’utilisation du chrysotile et de tout produit contenant du chrysotile que l’exploitation de l’amiante à Terre-Neuve-et-Labrador cesse parce que les marchés se raréfient. La pression s’accroît. Les syndicats canadiens ont lancé haut et fort des appels à l’interdiction de l’exportation, de l’importation et de l’utilisation de l’amiante. Le Canada poursuit et prône une utilisation sécuritaire de l’amiante.

Au cours de la réunion de 2011 des parties à la Convention de Rotterdam qui a lieu à Genève, la délégation canadienne refuse de nouveau d’ajouter les fibres de chrysotile à la Convention de Rotterdam. Le Canada est le seul pays membre du G7 qui s’oppose à ce qu’elles y soient assujetties, et le CTC le reproche publiquement au Canada.

Interdiction de l’amiante au Canada : l’’étau se resserre

Le gouvernement du Québec promet même d’affecter 58 millions de dollars à la mine Jeffrey, une des dernières mines d’amiante, afin de la maintenir en activité pour 20 autres années. La décision est annulée en octobre 2012 par le gouvernement nouvellement élu du Parti québécois. A sa tête, Justin Trudeau qui s’apprête à réglementer l’amiante en interdisant sa production, son utilisation et son importation ou encore son exportation.

20 ans après l’interdiction de l’amiante et malgré de longues hésitations, le Canada va donc l’interdire permettant ainsi de reconnaître les 500 décès par an, d’instaurer des protections nouvelles pour les travailleurs et de commencer le long travail d’inventaire d’immeubles qui en contiennent.

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