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Rénovation énergétique des copropriétés : l’urgence ?


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On a beaucoup parlé des « passoires thermiques », ces habitations, souvent décrites comme individuelles, à l’isolation défectueuse voire inexistante, qui sont de véritables gouffres énergétiques. Qu’en est-il de l’habitat collectif et, particulièrement, des copropriétés ?

« Aujourd’hui, constate Vanessa Crenn, chef de marché façade chez Saint-Gobain weber France, plus de 600 000 copropriétés françaises constituent un parc de logements assez ancien : les trois-quarts d’entre elles ont été construites avant 1974 et n’ont donc pas bénéficié des réglementation thermiques qui ont vu le jour après le premier choc pétrolier. Nous sommes donc en présence d’un parc qui, énergétiquement parlant, n’est pas performant. On a même de véritables épaves énergétiques sans confort thermique, avec des coûts de chauffage très élevés ».

Dès lors, la question de la rénovation énergétique des copropriétés se pose avec insistance. « Les avantages de l’Isolation Thermique par l’Extérieur (ITE) ne sont plus à démontrer, poursuit Vanessa Crenn. Les économies d’échelles sur les charges sont une évidence. Mais également, l’isolation entraîne une inertie thermique du bâtiment et une uniformité du confort thermique qui évite de devoir chauffer fortement les logements du bas pendant que ceux du dernier étage sont en surchauffe. D’autre part, l’obligation de réaliser un audit énergétique amène les acquéreurs à être vigilants quant aux travaux à prévoir s’ils n’ont pas été déjà réalisés. Enfin, notons que des aides existent : il y a une volonté politique de rénover énergétiquement les logements en accompagnant les travaux de rénovation. La loi de transition énergétique, la TVA à 5,5%, le CITE, la valorisation des CEE… autant de leviers pour diminuer les coûts, jusqu’à 30%. Une réflexion est par ailleurs en cours pour accompagner la massification des rénovations énergétiques via des incitations fiscales ».

Avec un coût moyen pour un logement collectif, compris entre 12000 et 15000 euros (hors aides fiscales), une rénovation énergétique avec Isolation Thermique par l’Extérieure, l’opération peut-elle être rentable ?

« Indéniablement, oui : une ITE présente cinq avantages principaux. Tout d’abord, c’est une opération double : isolation et ravalement de façade. Ensuite, on ne réduit pas la surface habitable du logement et donc, on ne diminue pas sa valeur. De plus, on évite au maximum les ponts thermiques, ce qui offre un meilleur confort thermique pouvant aller jusqu’à + 2°C en ressenti à l’intérieur des logements. Quand on sait que 1 degré en plus, c’est 7% de plus sur la facture de chauffage, l’intérêt est évident. D’autre part, en traitant par l’enveloppe, on va protéger la structure du bâtiment contre des chocs thermiques, des agressions météo ou climatiques, du sel des embruns en bord de mer. Enfin, les travaux par ITE bénéficient de la TVA à 5,5%… ».

Des avantages qui peuvent se combiner intelligemment avec le décret sur les travaux embarqués de 2017. « Ce décret de 2017 impose aux copropriétés d’embarquer des travaux d’Isolation Thermique par l’Extérieur dès lors qu’ils souhaitent réaliser un ravalement de façade de plus de 50% de la surface du bâtiment. C’est un levier supplémentaire pour massifier les travaux de rénovation. Un autre point important, au-delà des travaux embarqués, est l’obligation d’inscription au registre national des copropriétés, qui va permettre aux acheteurs d’accéder aux fiches d’identité des résidences, et de leur donner une meilleure information pour identifier les coûts à prévoir. Le fait d’être inscrit au registre et de faire un audit énergétique va donner plus de transparence sur l’état du bâtiment ».

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