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Sébastien Landais (Inno-Watt) : « Le solaire devient plus rentable que le nucléaire »


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ENTRETIEN AVEC
Sébastien Landais, gérant de la société Inno-Watt Energies, basée à Argentré (53). Aujourd’hui composée de huit salariés, l’entreprise est spécialisée dans l’installation de panneaux photovoltaïques. Sébastien Landais est également membre du Groupement des Métiers du Photovoltaïque (GMPV).

Dans quel sens évolue le marché du photovoltaïque ?

Jusqu’à présent, le solaire consistait à vendre l’électricité produite. Ce marché traditionnel est maintenu à flot au travers d’un mécanisme d’appels d’offres. Mais les tarifs diminuent tous les trimestres, et ce ne sera bientôt plus rentable de seulement vendre l’électricité produite. Le coût d’une installation photovoltaïque a également baissé ces dernières années, si bien  qu’il est maintenant possible de produire du kWh moins cher que celui proposé par les fournisseurs traditionnels. Le solaire devient plus rentable que le nucléaire.

Ce changement de paradigme est extraordinaire car une personne qui construit peut désormais s’auto-alimenter en électricité. En fonction de l’installation et du profil de consommation, une partie de la facture énergétique peut disparaître. Avec l’ensoleillement de la Mayenne, une installation commence à être compétitive à partir de 100 m².

Le cadre réglementaire – mis en place par les ministres Royal puis Hulot – commence à bien se structurer pour que l’autoconsommation puisse se développer sans entraves. Il nous reste beaucoup de travail pour informer les propriétaires et maîtres d’ouvrages sur les possibilités qui s’offrent à eux, mais le marché est déjà là ! Mon carnet de commandes est plein pour 2018 et je commence à remplir 2019.

Les compétences sont-elles les mêmes ?

L’autoconsommation est plus technique et les électriciens doivent se mettre à niveau : un professionnel qui a posé et raccordé au réseau des panneaux solaires toute sa carrière risque de faire des erreurs en passant sur des projets d’autoconsommation. Il devra notamment prendre en compte le comportement électrique du client et connaître son installation électrique pour savoir où, comment et quand injecter le courant pour éviter tout risque électrique. Nous entrons vraiment dans le métier d’électro-technicien.

Deux métiers se chevauchent, il faut arriver à se rapprocher pour travailler ensemble. Un électricien qui n’a pas encore travaillé sur un projet d’autoconsommation doit trouver un partenaire qui s’y connait. Quant aux électriciens qui sont déjà sur le marché, ils peuvent se renforcer sur tout ce qui permet de gérer la consommation : l’intelligence artificielle et les data. Notre métier va muter : il ne faudra pas être uniquement capable de poser des panneaux, mais être également à la pointe du numérique.

Quels profils avez-vous recruté ?

Pour mon entreprise, j’ai fait le choix de sélectionner des profils très différents : un de mes collaborateurs est couvreur de formation ; un autre vient de la maintenance dans l’industrie ; mon conducteur de travaux – très pointu sur la gestion des réseaux – vient de la SNCF… Chaque corps de métier peut intervenir à un moment donné sur un projet photovoltaïque. C’est cette même mixité que l’on retrouve au sein du GMPV.

 

Interview réalisée dans le cadre de la Conférence des Électriciens de demain

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